Par Elizabeth Eastmond
Quilteuse, blogueuse
OPQuilt.com
En 2017, lors d’un voyage en Europe depuis chez moi aux États-Unis, je me trouvais dans le seul grand magasin du centre-ville de Genève, en Suisse, pour acheter des rubans. J’ai entamé une conversation avec la femme à côté de moi, Roxanne, une anglophone installée là-bas. Elle m’a dit qu’elle se rendait à un salon de patchwork ce week-end-là. Un salon de patchwork ? Vraiment ?
En très peu de temps, mon mari toujours partant et moi avions loué une voiture, compris comment nous rendre dans la région du Val d’Argent, et, cerise sur le gâteau, nous ramenions le mari de ma nouvelle amie jusqu’à Genève à la fin de l’événement. La vie peut prendre des tournants étonnants quand un salon de patchwork est en jeu.
Carrefour, en français, signifie croisement. Le nom complet d’origine, Carrefour Européen du Patchwork, suggérait un croisement non seulement de routes européennes, mais aussi d’idées et de quilts. Aujourd’hui simplifié en Carrefour, ce nom reflète parfaitement l’esprit de l’événement.
Carrefour est réparti entre plusieurs villages de la vallée du Val d’Argent, une région autrefois connue pour ses mines d’argent. Cette vallée regroupe quatre petites communes : Sainte-Marie-aux-Mines, Lièpvre, Rombach-le-Franc et Sainte-Croix-aux-Mines. Et bonne nouvelle pour les quilteuses et quilteurs, tu visiteras sans doute plusieurs de ces charmants villages.
En arrivant à Sainte-Marie-aux-Mines, nous avons garé la voiture, trouvé le bâtiment principal et acheté le tote bag et le programme. Ce sont d’excellents souvenirs, riches en informations sur les lieux d’exposition, les bâtiments à visiter dans chaque village, les navettes et les plans. Une fois rentrée aux États-Unis, je les ai souvent consultés pour écrire sur mon blog, OPQuilt.com.
Qu’est-ce qui m’a marquée cette première fois ? Le lieu, sans hésitation. La plupart des salons que j’avais fréquentés aux États-Unis se déroulaient dans d’immenses centres de congrès, où la foule était omniprésente. Ici, les expositions avaient lieu dans des espaces plus petits, des églises, des salles communales… Et les visiteurs se répartissaient dans tous les villages et sites, ce qui rendait l’expérience bien plus agréable.
Un autre point marquant : la reconnaissance de la migration amish depuis cette région de France vers l’Amérique. Dans une magnifique église, on trouvait non seulement des quilts, mais aussi du mobilier, des poupées, des vêtements. Beaucoup de quilteuses connaissent le lien entre l’héritage amish et les Modern Quilts ; c’était touchant de le voir mis à l’honneur.
Et bien sûr, les quilteuses adorent faire du shopping ! Ce salon propose une large sélection d’exposants, avec des tissus, bijoux, livres et magazines.
Je pense que la qualité exceptionnelle du salon est ce qui me donne envie d’y revenir, mais venant de loin, j’y vais seulement si notre planning de voyage coïncide avec un séjour en France.
Quel que soit ton intérêt, le titre de l’événement en dit long : une rencontre au croisement de l’Europe. De nombreuses associations européennes y participent, ce qui m’a permis de découvrir des Modern Quilts allemands, des quilts plus traditionnels français, des couleurs, des idées et de l’inspiration venues des quatre coins de l’Europe. Depuis, j’ai même vu s’y ajouter des œuvres d’Amérique du Sud, d’Afrique, des États-Unis et du Canada. Ce salon est véritablement devenu une référence internationale. En 2025, il fêtera sa 30ᵉ édition – j’espère t’y croiser !
Depuis Genève, c’est facile : quelques heures de route seulement.
Mais comme j’habite en Californie, le voyage est plus ambitieux, mais largement récompensé. Il existe de nombreux vols directs entre Los Angeles et Paris. De là, il suffit de prendre un train vers Strasbourg ou Colmar, puis de louer une voiture. Nous avons réservé notre hébergement via un site en ligne (Booking.com, Expedia, Trip Advisor ou Orbitz) dans un des nombreux villages proches de Sainte-Marie-aux-Mines. Cette première année, nous avons séjourné à Turckheim, en France. L’année dernière, c’était à Mittelwihr, dans un village où une boulangerie divine se trouvait juste au coin de la rue. Tous les matins, on achetait des croissants avant de traverser les forêts pour rejoindre le salon.
Se restaurer pendant le salon
Les organisateurs prévoient plusieurs lieux pour déjeuner ou prendre un encas. Si les femmes en costume traditionnel ont disparu, nous avons savouré un délicieux repas à une table de pique-nique devant le bâtiment principal, et j’ai même gardé un gobelet souvenir, qui accueille désormais quelques accessoires près de ma machine à coudre.
Stationnement
Suis les panneaux en entrant dans la ville. Plusieurs parkings sont disponibles. J’ai aussi vu de nombreux bus affrétés, probablement par des associations. Si tu es dans la région, renseigne-toi pour savoir où les prendre, ou utilise les navettes gratuites du salon qui desservent les quatre villages toutes les 20 minutes.
Elizabeth Eastmond, ancienne professeure dans une petite université locale de Californie, est aujourd’hui quilteuse et couturière à plein temps. Avec son mari, ils adorent voyager et ont visité l’Europe à de nombreuses reprises. Elle est diplômée en habillement et construction textile, avec une licence (BS) et un master (MFA) en écriture créative.
Après plusieurs décennies de quilting — elle a réalisé plus de 300 quilts — Elizabeth a acquis une véritable maîtrise de nombreuses techniques : appliqué, broderie, travail de la laine, assemblage, quilting en piqué libre, quilting à la machine de taille moyenne, couture à la main, English Paper Piecing, quilting moderne, couture sur fondation ou sur papier sulfurisé. En résumé, elle adopte une approche polyvalente du quilt. Elle conçoit et vend ses propres patrons en ligne.
Elle est mère de quatre enfants, grand-mère de douze petits-enfants, et mariée à un homme formidable qui accepte toujours de tenir ses quilts pour les photos. Elle aime créer des patrons, qu’elle partage parfois gratuitement sur son blog, et propose aussi à la vente. Passionnée par les salons de patchwork, Elizabeth aime aussi rire et partager.
Son blog très suivi, OPQuilt.com, est en ligne depuis 18 ans. Elle y publie tous les articles elle-même, en racontant ce qui est nouveau, ce qui revient, et en proposant ses réflexions sur la créativité et la vie.
Mais par-dessus tout, elle espère écrire quelque chose que vous aimerez lire.